En ce moment il faut l'avouer, les nuits c'est pas ça. Non en fait si je veux être honnête, en 16 mois, tu n'as pas fait beaucoup de nuits complètes. Mais ces temps-ci on est bien au creux de la vague, en régression, je dirais même qu'on est dans le top 3 niveau nuits difficiles. Tu boycottes ton lit, ta chambre même, et quand ce ne sont pas tes 4 canines qui percent une à une, te faisant pleurer toutes les demies heures, et bien tu te réveilles en hurlant, en tremblant et t'accroches désespérément à nous.
Bien heureux soient ceux chez qui le 5/10/15 a marché. Allégresses et doux baisers pour ceux qui en ont rarement chier (parce qu'il faut dire la vérité, le manque de sommeil ça use), mais chez nous c'est comme ça. On en rit, un rire jaune de temps en temps, j'en ai déjà pleuré, et évidemment ça nous a déjà très énervé.
Alors je vais la faire courte, depuis 2 nuits, on a installé un lit collé au nôtre, histoire de le rassurer mais en récupérant au moins la moitié de la nuit de la place dans notre lit. Première nuit, tu t'es endormi au deuxième essai et sans broncher parce que j'étais venue me coucher. Quelques réveils sommaires, bref une nuit classique.
Mais ce soir, alors nous avions effectué le même coucher que la veille, le câlin de papa, maman qui te dit au revoir de son lit etc, quelque chose a changé. Je t'ai vu. Ou plutôt je l'ai vu.
Au bout de 10 minutes à te retourner, tu t'es assis au milieu de ton lit. J'ai machinalement fait un décompte dans ma tête "5,4,3,2,1..." mais tu n'as pas pleuré. S'en est suivis 20 minutes où tu as observé la chambre. Dans tes yeux j'ai vu de l’inquiétude. Exit la curiosité, ton petit doigt qui montre tout, qui touche tout. Tu serrais ton lange/doudou contre toi, tu tétouillais plus ou moins rapidement ta sucette selon ce que tu regardais. J'ai tenté de respirer plus fort pour signaler ma présence, bouger mais rien. Tu étais concentré. J'ai lutté pour ne pas de réconforter et te recoucher en te disant que ça allait, que j'étais là. Parce que c'était dur de te voir apeurer mais que j'avais la conviction qu'il fallait te laisser évoluer en solo. Il n'était pas question de pleure, tu ne m'appelais pas. Après un bon quart d'heure tu commençais à piquer du nez. Tu as sursauté, regardé à nouveau partout en resserrant doudou et plus tu t'es couché pour t'endormir in extrémis en poussant un long soupir. Peut-être de soulagement, peut-être parce que tu étais juste crevé.
Ce soir je t'ai observé, et j'ai découvert une facette dont je me doutais mais que je n'avais jamais vu.
On m'a souvent dit que tu te réveillais parce que je t'ai allaité pendant 7 mois, et puis après parce qu'on était trop gentils, que c'était du caprice, qu'on ne te laissait pas assez pleurer, parce que tu avais faim.... Mais si tu te réveilles inlassablement, si tu peines à t'endormir, c'est parce que tu as peur. Je n'ai pas toutes les clés, ni ton papa, mais j'ai l'intime conviction qu'on finira par y arriver, ensemble.